- Quelle est votre relation avec vos pieds ?
- Quels types de chaussures portez-vous ?
- Aimez-vous marcher pieds nus ?
- Ou au contraire, vous êtes du genre à mettre 10 paires de chaussettes pour ne plus sentir le sol ?
- De quel pied, vous levez-vous le matin ?
- Souffrez-vous des pieds : crampes ? Hallux valgus ? Syndrome ou maladie de Morton ? tendinite à répétitions ?
- Etes vous chatouilleux des pieds et peut-on vous les toucher ?
Si vous ne l’êtes normalement plus, le bébé l’est dès sa naissance.
Si vous stimulez le bord externe du pied en remontant de bas en haut, un joli mouvement réflexe apparaît : le pied part en dedans, suivi d’une élévation majestueuse du gros orteil et d’un écarquillent des 4 derniers orteils.
C’est le fameux réflexe de Babinski. Il est normalement testé à la naissance pour voir si bébé est bien neurologiquement câblé !
Ce réflexe est primordial pour la bonne mise en place de vos différentes marches !
En effet, il sera actif, malgré l’enfant au moins jusqu’à 3 ans et demi.
Il permet aux gros orteils d’émerger et de nous aider à nous propulser.
Nous l’utilisons pour :
- Ramper sur le ventre ;
- Marcher à 6 pattes (appui mains, genoux et pieds sur nos orteils) ;
- À la marche verticale.
Nous devons absolument utiliser ce réflexe et l’entraîner en passant au moins 6 à 9 mois au sol à ramper et marcher à 6 pattes avant de nous vierticaliser pour marcher comme font papa et maman !
En rappel, une marche s’invite entre 13 mois et 18 mois chez l’enfant. Quand en consultation, un parent me dit tout fièrement que son enfant marche depuis déjà l’âge de 9 mois, cela m’indique que potentiellement plusieurs réflexes seront en difficultés car encore présents/actifs (donc non intégrés) et je vois aussi toutes les potentielles conséquences.
J’en sais quelque chose, j’ai moi-même loupe la phase du ramper, pas fait de 4 pattes et me suis relevée trop tôt. Mes parents ne savaient pas tout cela ! Même l’ostépathie, j’ai connu seulement cela à 17 ans ! Alors, j’aime dire à mes stagiaires en formation que si je suis formatrice en réflexes, c’est simplement pour rattraper le temps que je n’ai pas assez passé au sol !
Eh oui, avec aussi peu de renforts sous les pieds, je peux vous dire que tout l’équilibre du corps est mis au défi :
- Mauvais appui des pieds (pieds trop en dedans ou en dehors) avec souvent compensation au niveau des genoux (valgum) ;
- Usures asymétriques des chaussures et des chaussettes ;
- Entorses fréquentes ;
- Chutes fréquentes ;
- Déviation à la marche ;
- Hyper ou hypo sensibilité des pieds ;
- Douleurs à venir déjà citées dans les questions du début de l’article…
Et tout ça, ce n’est que pour le côté corporel !
Car chaque réflexe ayant un impact aussi au niveau émotionnel et cognitif, la liste des impacts lors de la non intégration est sympa aussi !
Au niveau émotionnel, ce réflexe nous aide à gérer les changements de terrain symbolique sous nos pieds tels qu’un déménagement (fille de miliaire, ça me connaît) , un changement de classe (crèche => école maternelle => école primaire => étude….) En cas de séparation ou de deuil, il nous aide normalement à garder pieds et rester vivant sur cette planète. Il place en nous cette précieuse sécurité.
D’un point de vue cognitif, il nous aide dans les bases de lecture et d’écrire. Lors du ramper, en appuyant sur mes orteils, je relève mieux la tête et balaie mon environnement (poursuite visuelle de la lecture). Quand je marche à 4 ou 6 pattes, je renforce tous mes appuis pour tenir correctement pour écrire (base pour tenir un crayon)…
Et comme l’expression le dit si bien «Bon pied, bon oeil !».
Ce réflexe peut compenser nos yeux et vice versa. Lors d’entorses à répétitions, je vérifie que les yeux sont également fonctionnels (ophtalmologue et surtout orthoptiste ou optométricien).
Quand on y pense : une si petite surface pour tenir un si grand édifice.
C’est donc un minimum que de remercier nos pieds chaque jour pour leurs loyaux services !
Voici donc quelques conseils (causes) pour prendre soin de vos pieds et de votre réflexe de Babinski :
- Marcher pieds nus (ou avec chaussettes à orteils) le maximum ;
- Pour les petits, inviter au moins 6 à 8 mois de ramper et 6 pattes avec propulsion des orteils (surtout des gros orteils) bien avant la marche debout ;
- Ne pas aider justement un enfant à marcher debout, il doit se mettre en sécurité dans son corps en priorité ;
- Éviter les chaussures tant qu’un enfant n’acquiert pas la marche tout seul ;
- Marcher sur différents types de sol : herbe, petits caillou, sables, grimper aux arbres pour créer la vraie semelle naturelle des pieds ;
- Se masser et s’automasser les pieds (je crois que c’est le conseil que je donne à presque tous mes patients) ;
- Utiliser des chaussettes avec écarteurs d’orteils (ou les simples écarteurs pour le vernis peuvent suffire) ;
- Jouer à l’équilibre ;
- Bien s’hydrater (boire de l’eau) ;
- Privilégier les chaussures minimalistes ou souples (possibilité de les tordre) ;
- Au minimum 15 minutes de connection à la terre par jour pieds nus (idéalement sur une vraie terre) regarder le film «L’empreinte» de Florian Gomet, un aventurier hygiéniste, qui a couru pieds nus plus de 3500 kms, une vraie source d’inspiration pour moi !
Allez, je vous souhaite de continuer du bon pied, le droit et aussi le gauche 🙂